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Madagascar: Trouver la paix dans mes couleurs

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Madagascar: Trouver la paix dans mes couleurs

Je m’appelle Miaina, j’ai 27 ans, et depuis tout petit, j’ai toujours été différent.
Alors que les autres garçons de mon âge aimaient courir, se bagarrer ou jouer au foot, moi, je préférais le calme, la douceur et la créativité. J’aimais observer, écouter, imaginer. Très tôt, j’ai découvert ma passion pour la mode et le maquillage. Ces activités m’apportaient une paix intérieure que rien d’autre ne pouvait m’offrir.

Mais dans mon entourage, ce n’était pas “normal” pour un garçon.
Ma famille, très conservatrice et profondément chrétienne, avait du mal à comprendre mes choix. Mon père, surtout, pensait que tout cela était ridicule. Il disait souvent : “Tu ne construiras pas un avenir digne avec ça. Les garçons, ça fait de la gestion, de la comptabilité ou de la médecine.”

Alors j’ai essayé de suivre ce qu’il voulait pour moi. Mais plus j’avançais, plus je sentais que je m’éloignais de qui j’étais vraiment.
En même temps, j’ai commencé à ressentir une attirance pour les garçons. Au début, j’étais perdu. Ce n’était pas que je ne comprenais pas — c’était surtout la peur. Peur de la réaction de ma famille, de mes amis, de la société.
J’ai donc enfoui cette part de moi, longtemps. C’était lourd. Très lourd.

Un jour, j’ai compris que je ne pouvais plus continuer à me cacher. J’ai commencé à affirmer doucement mon style, à oser être moi-même. Cela m’a valu beaucoup de moqueries, d’insultes, de regards méprisants.
Mais malgré tout, je continuais à avancer, à créer, à rêver.

Finalement, j’ai trouvé le courage de parler à mes parents. Ce n’était pas facile. Les mots ont mis du temps à sortir, et encore plus de temps à être compris. Mais petit à petit, ils ont ouvert leur cœur. Aujourd’hui, ils me soutiennent — et c’est le plus beau cadeau que la vie m’ait offert.

Je suis désormais styliste professionnel et maquilleur, et je vis de ma passion.
Je reçois encore des critiques, des insultes, parfois même des menaces sur les réseaux sociaux. Mais je ne me laisse plus atteindre. Je réponds avec respect et amour, car c’est ce que je veux propager autour de moi : l’amour, la bienveillance, et la liberté d’être soi.

Je ne suis plus ce petit garçon qui avait peur.
Je suis Miaina — et je suis fier de la personne que je suis devenue. 

 

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